Pour commencer, peux-tu me présenter les musiciens qui constituent le The Sean Carney Band ?
Oui, bien sûr, mais auparavant je voulais te remercier de réaliser cette interview David. C’est un plaisir d’être là !
Le groupe est constitué par le batteur Eric Blume qui vient de Columbus dans l’Ohio. A la basse il y a Bill Stuve qui, lui, est originaire de Los Angeles en Californie.
Peux-tu, également, m’en dire davantage sur toi ?
Évidemment !
Mon nom est Sean Carney et je viens de Columbus dans l’Ohio aux Etats-Unis. J’effectue actuellement ma troisième tournée en Europe et je suis vraiment très content d’être là…
Cette tournée nous sert à promouvoir notre album qui se nomme « Life of Ease » avant que ne sorte un nouveau disque qui sera un enregistrement en public et qui s’intitulera « Live Blues On Whyte ».
De quelle manière t’es-tu intéressé à la musique ?
Mon père est un bassiste qui a une formation classique mais qui est aussi un musicien de Jazz ainsi qu’un professeur. C’est auprès de lui que j’ai commencé l’apprentissage de la musique. Je pouvais, aussi bien, jouer du Rock que du Jazz. Il m’a, également, enseigné la lecture de la musique…
Plus tard je suis allé au Collège où un département avait été ouvert pour apprendre la guitare aux jeunes. J’y ai participé, cela remonte à 20 ans maintenant…
Puis j’ai commencé à jouer dans des groupes de Blues, du côté de Columbus…
Je travaillais avec des gens tels que Willie Pooch, Ray Fuller and the Blues Rockers et d’autres artistes qui, comme eux, gravitaient dans ce coin de l’Ohio.
Pourquoi est-ce la guitare qui a pris le dessus sur d’autres instruments tels que la basse par exemple ?
Je devais avoir 16 ans lorsque j’ai décidé de me lancer dans l’apprentissage de la guitare. J’avais vraiment découvert le Blues un an plus tôt alors que j’avais 15 ans et que je ne jouais que de la basse.
Mon oncle, Dave West (grand batteur de Blues, Nda), m’avait emmené voir des concerts d’Otis Rush, de Robert Lockwood Jr, de BB King etc…
C’est en écoutant ces gens là que j’ai pris ma décision définitive et que j’ai débuté la guitare.
Justement quelles étaient tes premières influences dans le Blues ?
Je crois, justement, que mes premières influences ont été les artistes que mon oncle Dave m’a permis de découvrir à cette époque là. Je reviens donc sur les noms d’Otis Rush et de Robert Lockwood Jr mais je peux y ajouter Robert Johnson, Howlin’ Wolf, Hubert Sumlin, T Bone Walker, Pee Wee Crayton etc…
Tu as, très probablement, commencé ta carrière très jeune…
J’ai fait mes débuts, en tant que professionnel, à l’âge de 18 ans. Mon oncle avait un groupe qui se nommait The Joint Rockers et j’ai été très chanceux qu’il me demande de l’intégrer. Je n’avais que 17 ou 18 ans et j‘étais, de ce fait, trop jeune pour pouvoir entrer dans un bar américain où l’âge minimum requis est de 21 ans.
Je me suis donc fait pousser la moustache pour qu’on ne me remarque pas de trop et que je puisse entrer dans les Clubs. J’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir pu débuter si tôt !
C’est, actuellement, ta troisième venue en Europe où la France tient une place particulière pour toi…
La France est devenue, tout au long de ces années, un endroit très particulier pour moi. Tout a commencé alors que j’étais venu en simple touriste avec mon père durant les congés d’été 2006. J’avais reçu une invitation pour me rendre au Paris Jazz Festival en compagnie de mon amie Sarah Morrow qui est une chanteuse et tromboniste de Jazz. Elle jouait à Vincennes et elle m’a invité sur scène, à ses côtés, afin que je l’accompagne sur quelques morceaux.
C’est à cette période là que j’ai rencontré mon ami René Malines qui m’a permis de rentrer en contact avec de nombreuses personnes. Ces dernières m’ont considérablement aidé dans ma carrière. La France tient vraiment une place particulière dans mon cœur car après ces trois tournées, je m’y suis fait beaucoup d’amis.
C’est presque devenu un second foyer pour moi bien que je me sois produit dans d’autres pays très marquant comme la Slovaquie ou la Hongrie…
Quels sont les musiciens de Blues que tu préfères en France ?
J’aime les Rosebud Blue Sauce, Mr Tchang, Nico Wayne Toussaint avec lequel j’ai aussi travaillé à certaines occasions. Il y en a tant que je n’arrive pas à me souvenir de tous les noms dans l’immédiat (rires)…
En tout cas ils sont tous de très bons amis.
Penses-tu qu’il y a un grand décalage entre la scène Blues américaine et la scène Blues européenne ?
Oui je crois qu’il y a, en effet, des différences notables !
C’est intéressant car je constate qu’il y a quelques artistes qui font des tournées en Europe sans vraiment avoir une carrière aux USA où il est, presque, impossible de se procurer leurs albums respectifs.
L’inverse est également vrai car il y a des artistes réputés aux USA qu’on ne voit jamais en Europe. Beaucoup de gens aux Etats-Unis ne voient pas les talents qui se trouvent à leur porte alors que vous, en Europe, vous êtes toujours à l’écoute des nouveaux musiciens tout en étant respectueux. C’est vraiment un plaisir…
Peux-tu revenir sur l’une de tes initiatives, «Blues for a Cure » ?
Bien sûr…
Il s’agit d’un concert caritatif dont la première édition se déroulera le 13 décembre 2008 à Columbus, Ohio. J’ai eu cette idée pour deux raisons…
La première est que je tiens à récolter des fonds pour la recherche contre le cancer et la seconde est de perpétuer le message du Blues.
Nous avons un très bon line-up cette année puisque j’ai pu rencontrer de nombreux artistes lors de l’International Blues Challenge de Memphis. Ainsi nous y retrouverons Dave Specter and the Bluebirds de Chicago, le légendaire pianiste qui accompagnait Jimmy Rogers et Howlin’ Wolf - à savoir Henry Gray. Il y aura aussi le grand guitariste Hubert Sumlin, Alberta Adams etc…
C’est très excitant d’être à la tête d’un tel projet et j’espère que cette manifestation deviendra de plus en plus importante.
Quels sont les thèmes, le plus souvent, abordés dans tes chansons ?
Mes sujets de prédilection évoquent souvent les relations humaines, amicales et la vraie vie en général…
J’écris des chansons tirées d’expériences réelles de l‘existence de tous les jours, en un mot du Blues (rires) !
J’évoque ainsi, l’amour, l’argent etc…
As-tu déjà beaucoup enregistré ?
Nous avons un CD sous le nom du Sean Carney Blues Band dont le titre est « Life of Ease ». L’an dernier un autre album est sorti sous le nom de San Carney & the Nite Owlz, le titre en était « Provisions: A Second Helping ». Comme je te le disais un peu plus tôt je m’apprête à sortir un album live qui se nommera « Live Blues On Whyte ». J’ai également eu l’occasion d’enregistrer d’autres sessions, pour Teeny Tucker, 5 ou 6 albums complets pour Ray Fuller etc…
Il y a quelques années j’ai également fait des séances de studio auprès de Rod Piazza & the Mighty Flyers ou encore de Candye Kane…
Tout cela remonte à déjà bien loin (rires) !
En dehors de l’album live, as-tu d’autres projets dont tu peux me parler ?
Nous écrivons, actuellement, de nouveaux titres pour un prochain album studio. Nous commençons à en tester certains sur scène…
Nous avons, également, une nouvelle tournée européenne de prévue en avril 2009 dont quelques dates sont organisées en France.
Si nous ferons aussi beaucoup de concerts aux USA nous reviendrons, cependant, en Europe en octobre et novembre 2009. Cette fois-ci nous traverserons, entre autres, la Scandinavie…
Je suis déjà très excité de savoir que je reviendrai sur ce continent à deux reprises en 2009 !
Souhaites-tu ajouter une conclusion ?
Je voulais juste te dire que c’était vraiment sympa de te rencontrer en personne David. Merci pour le temps que tu me consacres et pour l’intérêt que tu portes à ma musique !
www.myspace.com/seancarneyband
www.seancarneyband.com
www.bluesforacure.com
|